Sur la terre des cactus : Monochrome mais pas monotone

26 Novembre 2016

Dernier jour plein du voyage, et oui, les vacances des expatriés aux USA sont plutôt courtes. Nous nous faisons donc un principe d’en profiter au maximum. Pas rassasié de sable la veille, nous allons retourner dans White Sands NM, puis repartir vers le nord pour une déambulation citadine et culturelle dans Albuquerque (non, en fait, on va boire des bières).

Nous voici donc de retour en plein désert. La route qui permet de s’enfoncer au cœur des dunes, la Dunes Drive est recouverte d’une mince couche de sable. Le temps n’est malheureusement pas au rendez-vous et un plafond nuageux assez bas écrase un peu tous les reliefs. On a parfois du mal à faire la distinction au loin entre les dunes et le ciel.

Sur la plage abandonnée …

Sur la plage abandonnée …

Petit point géologique. Le sable blanc de ce désert est en réalité du gypse. Il provient des flans des montagnes San Andrews et Sacramento qui bordent le bassin de Tularosa. Dissous dans les eaux de pluie, le sable se dépose au fond de la cuvette depuis plus de 250 millions d’années. Le soleil et la chaleur font le reste pour former ce paysage monochrome.

Voyage dans les gypses antiques.

La meilleure manière de découvrir ce parc est de parcourir les dunes à pied. La randonnée-reine des lieux, c’est l’Alkali Flat trail, une boucle de 8 kilomètres qualifiée de difficile par les rangers. Malheureusement ce matin, le chemin nous est interdit par un barrage de rangers, de voitures du sheriff et d’ambulance. Un peu plus tard dans la matinée, nous verrons même un hélicoptère se poser dans le désert. Nous apprendrons par la suite qu’une personne a fait un malaise (et heureusement a pu être secourue à temps). Une bonne occasion de rappeler que les sentiers de ce parc sont dangereux et qu’il faut bien prévoir de l’eau en quantité !

Nous nous rabattons donc sur la randonnée qui relie les différents sites de camping au milieu des dunes. A cette heure-là, les campements ont été rangés et cette solution de rechange va nous permettre de découvrir quand même les étendues de gypse à perte de vue. Dans tout le parc, il n’est pas possible de tracer des sentiers pérennes étant donné les mouvements perpétuels des dunes. Un système de piquets de couleur plantés à intervalles réguliers permet de ne pas se perdre. Nous allons donc suivre les bâtons orange surmontés d’un as de pique.

The ace of spade.

A la recherche du piquet orange.

Au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans les dunes, on se sent perdu dans ce désert blanc. Le côté immaculé abolit toute notion de relief ou de profondeur. On s’amuse un peu à jouer avec les perspectives et les appareils photos.

C’est bien jolie tout cela mais ça manque de sensations fortes ! Ça tombe bien car, en partant du parking, des visiteurs nous ont laissés une luge pour dévaler les pentes enneigées …  enfin ensablées. La poudreuse est bonne et, on triche un peu en ajoutant un peu de cire en dessous de notre engin infernal. Bon, neige ou sable, le plus compliqué reste tout de même la remontée.

Même si ce n’est pas notre premier choix, nous apprécions la balade. Nous passons près des sites de camping sauvage et j’en viens presque à regretter de ne pas avoir trouvé de disponibilités. Cachés au milieu des ergs, entre les dunes, les nuitées doivent être assez irréelles. Nous terminons tranquillement notre boucle de 4 kilomètres, léguant aux passages notre fidèle destrier (la luge) à d’autres visiteurs.

Ça marche moins bien sans luge.

Un buisson.

Alors que nous quittons White Sands NM, on ne peut s’empêcher d’avoir quelques regrets. D’une part, nous n’avons pas pu faire l’Alkali Flat Trail ni profiter de la longue immersion dans les dunes qu’il apporte, d’autre part, le temps n’a pas vraiment été à notre avantage. Mais on ne va pas faire les difficiles, ce parc est une vraie pépite de l’ouest, un paysage à nul autre pareil. Vaut le voyage comme on dit dans les guides !

Marcher dans le sable, se sentir coupable …

Nous repartons en longeant le désert par l’est. Et si vous voulez une preuve de plus que White Sands c’est de la bombe, nous passons juste devant l’endroit où a eu lieu la première explosion nucléaire. Les radiations ont du se dissiper, aucun troisième bras ne m’a poussé dans le dos.

Nous traversons le petit village de Carrizozo dont les villageois aiment à orner leur façade de sculpture d’ânes multicolores. On s’amuse à les chercher dans les rues.

Lucky Luke a l’air un peu rouillé de nos jours.

Ane, ma sœur Ane, ne vois-tu rien venir ?

Il est 13h30 et nos estomacs sont désespérément vides. Nous approchons de Valley of Fires Recreation Area. Ce point de vue surplombe une vallée dans laquelle s’est déposée une coulée de lave. Le paysage de roches noires dans lequel quelques buissons parviennent à se nicher est particulièrement torturé. Les infrastructures du parc sont fermés et l’on doit franchir un portail cadenassé pour accéder aux sites de pique niques. On fait mine de n’avoir rien vu et allons manger devant cette belle vue. Après le repas, une voiture de sheriff nous intercepte alors que nous rentrons à la voiture. On flippe un peu mais le policier étoilé ne nous demandera au final que si nous avons apprécié le paysage !

Une entrée fort’accueillante.

Sympa la lave, j’aimerai bien en voir de la liquide un jour.

3 heures de route à travers … rien … nous amène jusqu’à Albuquerque, la ville la plus peuplée du Nouveau Mexique. Cette ville chargée d’histoire est en quelque sorte la capitale économique de l’état. Après une semaine dans le désert, nous sommes tiraillés par la soif. Ça tombe bien, Albuquerque est aussi connue pour ses nombreuses brasseries artisanales. A la carte pour nous :

  • Boese Brothers Brewery : une ambiance hypster, avec quelques vieux jeux de bar. Les bières étaient vraiment bonnes.

  • Red Door Brewing Company : ambiance afterwork dans une salle de dégustation un peu trop propre. Le serveur était sympa, les bières classiques et maitrisées.

  • Bosque Brewing Company : située juste à côté du campus de l’université du Nouveau Mexique, l’ambiance est clairement étudiante. Niveau boisson, on a été un peu déçu, le line up est très inégal …

Lassée au bout d’un moment, les femmes s’en vont faire un peu de shopping dans un magasin d’artisanat indien pendant que les hommes persistent dans leurs explorations culturelles !

Séville 82 : la revanche

Avant de rejoindre notre maison réservée pour la nuit dans les montagnes de Tijeras à l’est de la cité, nous faisons un détour dans la vieille ville pour découvrir Albuquerque by night. Les bâtiments autour de la place centrale de style Pueblo sont des adobes, ces bâtiments construits en argile rose. On retrouve l’architecture que l’on avait découverte à Santa Fe.

Restaurants, boutiques de souvenirs ou d’art, on est dans un environnement très touristique et un peu de shopping ne fait pas de mal. Tout est bien mis en valeur par les éclairages qui apportent un peu de charme. Devant l’église catholique San Felipe de Neri, on découvre une jolie madone sculptée et peinte dans un arbre.

Un petit patio en adobe.

San Felipe de Neri

Like a virgin

On arrive de nuit dans notre AirBnB, une jolie maison à la décoration très charmante On se sent presque dans un petit musée. Fatiguée, on termine la journée autour d’un gros plat de pâtes. Demain, c’est la route du retour. Déjà.

3 réflexions sur “Sur la terre des cactus : Monochrome mais pas monotone

  1. Coucou vous deux. Oh j’ai adoré cette journée. Et je me dis que je suis passée vraiment à côté de White Sands il y a 20 ans car je n’en ai pas gardé un souvenir impérissable alors que j’adore vos photos. Merci encore pour ce partage

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