Sur la terre des cactus : Big Bend NP, fromage ou désert ?

22 Novembre 2016

Si la première journée de notre périple dans Big Bend NP fut en grande partie réservée à la découverte de l’éco-système des rives du Rio Grande, c’est aujourd’hui une incursion dans les immensités sèches du désert du Chihuahua que nous allons effectuer.

Nous allons au cours de la journée alterner balades et points de vue tout au long de la Ross Maxwell Scenic Drive pour finir par retourner au long du fleuve au sein de l’étroit et spectaculaire Santa Elena Canyon.

Nous roulons environ 45 minutes avant de nous engager sur une piste de qualité moyenne sur la gauche de la route, en direction du versant ouest des Chisos Mountains. La première randonnée, et la plus substantielle de la journée est celle qui va nous mener par-delà des collines arides jusqu’à une cascade paraissant presque incongrue.

C’est tout droit.

La randonnée débute donc sur une piste cahoteuse en plein soleil. Heureusement pour nous, les températures clémentes de cette fin novembre font qu’il n’est pas pénible d’avancer, au contraire. Au bout de la route, la présence imposante des Chisos Mountains montre le but de la balade. Une petite descente nous amène jusqu’à un chêne majestueux qui trône tout à côté d’un tout petit filet d’eau. Il nous permet une petite pause bienvenue à la fraiche.

La piste noire.

On joue à Où est Martin.

Nous quittons la piste principale qui permet de rejoindre notre camping au cœur des Chisos Mountains. Un petit sentier s’élève le long d’une colline et nous amène sur un petit plateau couvert de cactus de toutes sortes. La vue se dégage tant du côté des montagnes que du désert dans notre dos. Cette partie de la randonnée est vraiment sympa et offre vraiment des paysages qui ne manquent pas de piquants.

Après quelques minutes, nous commençons à apercevoir l’entrée d’un petit vallon ombragé. La végétation change soudainement, la taille des arbres grandit. Alors que l’on descend dans ce petit oasis de verdure, la mélodie d’une petite rivière se fait entendre. Certains des arbres commencent seulement à revêtir leur couleur d’automne. C’est assez surprenant pour nous car ces reflets d’or ont quittés les montagnes du Colorado depuis bien longtemps maintenant.

Le retour se fait rapidement et un peu dans le silence, l’appareil photo de Vanessa s’est cassé et c’est le genre de péripéties qui n’est jamais bien agréable en voyage. Malgré cet épisode, je garde un très bon souvenir de cette randonnée d’une durée d’environ 2 heures et sans difficulté. Une bonne incursion dans le désert et une fine cascade inattendue dans cet environnement pour terminer. Testé et approuvé par moi !

Nous reprenons la route scénique. Les méandres nous amènent jusqu’au point de vue le plus immanquable du parc. Du haut de ce promontoire, on peut observer toute la partie sud-ouest du parc et notamment la fracture dans la falaise qu’à former le Rio Grande en creusant le Santa Elena Canyon. On profite d’un bon déjeuner avec vue au bord du point de vue.

Le prochain arrêt est une petite marche d’environ 40 minutes jusqu’au Burro Mesa Pour-off. Le Burro Mesa est le plateau que nous avons parcouru jusque-là. Lors des rares pluies qui frappent Big Bend, les eaux ont tendances à se regrouper pour se déverser dans la vallée en dessous par une cascade temporaire. C’est à cet endroit où l’eau subit une chute de quelques dizaines de mètre que nous nous rendons. Il fait très chaud en ce début d’après-midi et l’on a l’impression de se promener dans un véritable jardin botanique spécialisé dans les cactus aux formes les plus torturées les unes que les autres !

Prochain arrêt au Tuff Canyon où la chaleur et un peu de fatigue commencent à se faire sentir. Plutôt que de descendre au milieu de ce canyon en tuf (d’où le nom …), on se contente de marcher un peu autour pour le regarder depuis ses rives. Dans cet environnement blanc, on fait rapidement le tour. On commence à faire un peu la fine bouche, ça manque un peu de grandiose…

Je pense que la photographe aime beaucoup les panneaux.

C’est la tuff ce canyon !

Même si la poussière fait tousser. Tuff ! Tuff !

Pour redonner un peu de forces aux troupes, une ration de crème glacée est disponible au Visitor Center de Castolon. Cet ancien camp militaire apportait aux pionniers la sécurité aux pionniers et fermiers qui avaient fait de Big Bend leur terre promise. Pendant plus de cent ans, des familles ont essayés de survivre dans cet environnement aride. Aujourd’hui, il ne reste plus que des vestiges de cette occupation humaine et quelques engin du quotidien rouillés et exposés dans un musée à ciel ouvert.

©Vanessa

©Vanessa

 

Après cette petite pause, nous nous rapprochons du fleuve et du dernier temps fort de la journée, une courte incursion dans le Santa Elena Canyon.

Ne croyez pas qu’il faille que l’on défaille devant cette faille.

Le Santa Elena Canyon est une mince feinte creusée par le Rio Grande dans un immense plateau. C’est vraiment une déchirure dans la paroi qui sépare les USA de leur voisin. Et n’en déplaise à Donald, les mexicains n’ont pas eu à payer pour cela !

Il était un petit navire.

Au cours d’une randonnée d’environ trois quart d’heure et de quelques dizaines de marches à gravir, on peut pénétrer entre ces deux immenses murs. On voit régulièrement des canoës apparaitre sur le fleuve, on s’en sert comme échelle pour se rendre encore plus compte de la formidable hauteur des falaises qui nous entourent. Le chemin termine en cul de sac lorsque le fleuve commence à occuper tout l’espace disponible. Malheureusement, le canyon est un peu dans l’ombre en cette fin d’après-midi, la prochaine fois, on privilégiera sa visite en début de journée.

On aimerait bien savoir ce qu’il y a derrière.

Alors que nous avons rebroussé chemin et alors que nous nous rapprochons du parking, nous rencontrons un attroupement dans les escaliers. Un invité surprise se trouve en effet en plein milieu du chemin, réchauffant son sang-froid. Un serpent à sonnette (rattlesnake) d’un peu plus d’un mètre de long monte en effet la garde. Et personne ne semble enthousiaste à l’idée de l’enjamber. Au prix d’une petite acrobatie, on passe outre l’obstacle et on peut observer l’animal qui semble peu impressionné par les randonneurs impatients qui l’entourent.

J’espère ne pas ôter l’envie à certains de visiter le parc !

Alors que nous avions prévu de prendre une piste, la Old Maverick Road pour rentrer, il commence à se faire tard. Les jours en Novembre ne sont pas aussi longs que l’on souhaiterait et le soleil ne s’éternise pas. Ne souhaitant pas prendre de risques sur des chemins non goudronnés, on reprend donc la Ross Maxwell Scenic Drive en sens inverse. Les filles s’endorment à l’arrière alors que c’est Martin qui a pris le volant.

La lumière de fin de journée, dorée, illumine les reliefs désertiques. L’appareil photo pour une fois libéré des mains d’une Hélène assoupie, je peux laisser parler mon sens artistique et faire quelques clichés sur lesquels les reliefs sont avantageusement mis en valeur.

Arrivés dans le Chisos Basin, près du camping, on profite des dernières lueurs du jour qui s’achève pour parcourir les quelques centaines de mètre du Window View Trail. Ce chemin accessible et goudronnée nous permet de regarder les ultimes rayons du soleil sur le désert du Chihuahua via un V monumental formés par les montagnes.

On regarde par la fenêtre.

C’est en effet une sorte de repérage puisque la vallée ainsi formée est le but de notre première balade du lendemain ainsi que nous le confirme la lecture commune du road book après un bon repas (et une bonne bière fraiche issue de la Big Bend Brewing company, situé à Alpine à quelques encablures au nord du parc).

Je joue les guides de voyage.

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