En descendant le Colorado : Canyonlands NP

Jeudi 16 juillet

Nuit bien chaude (en tout bien tout honneur) sur les rives de Colorado à l’entrée de Moab. Après la journée pleine de délicatesse et d’œuvre d’arche de la veille, nous sommes prêt à enchainer avec le second parc de la ville pour une journée encore bien remplie. Pour le petit dej, nous vous proposons Baggels, jus de fruit frais, confiture de framboise Bonne Maman (made in FRANCE, car oui on ne se refuse rien) et café fraichement chauffé offert par les voisins. Suite à un problème linguistique, nous n’avions pas compris qu’il y avait une étiquette à mettre devant l’emplacement de camping pour dire qu’il était occupé – comme si les tentes plantées ne suffisaient pas – et nous avons eu hier la surprise nocturne de voir un camping car garé juste devant l’entrée de notre chez-nous temporaire. Une discussion avec le père de famille a rapidement réglé la situation. Pas rancunier, il nous a donc livré le café au matin. Petit désagrément mais franchement, comment ne pas commencer la journée d’un bon pied lorsque le chemin jusqu’aux toilettes ressemble à ça :

Restrooms road.

Restrooms road.

La Subaru est d’attaque, nous nous dirigeons donc au Sud Ouest de Moab vers les méandres du Colorado.

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Avant d’arriver au parc national de Canyonlands, nous faisons un cours détour pour un petit parc d’état, le Dead Horse Point State Parc pour le premier panorama grandiose d’une longue série. Près du Visitor Center, nous pouvons admirer un profond canyon d’un rouge sombre au bout duquel des piscines d’un bleu intense dénote fortement. Ce sont des bassins d’évaporation pour récupérer des sels de potassium (potash en anglais). Tout ceci surmonté, comme de bien entendu, par l’ombre imposante des montagnes de La Sal. Pfiout …

Je pense que c’est le moment de faire une blague potash.

Je pense que c’est le moment de faire une blague potash.

Dead Horse Point State Park est en fait un long promontoire rocheux relié au plateau par un étroit couloir : le neck. Le nom étrange du parc provient d’une légende locale. Au temps des cowboys, cette espèce de presque île formait un box naturel utiliser pour parquer les mustangs vivant sur le reste du plateau. Les hommes choisissaient les bêtes dignes d’être montées et laissaient les autres vaquer dans cet environnement aride et chaud. Il s’avère on ne sait pourquoi, que lorsque les cowboys décidèrent de quitter le lieu, ils laissèrent les chevaux enfermés dans ce piège naturel. La chaleur et la soif firent périr les bêtes alors que 600 mètres en contrebas, ils pouvaient contempler à loisir les eaux tumultueuses du Colorado. Tant de steak gâchés, ça me déprime …

Les méandres du Colorado depuis le haut de la côte (de ch’val).

Les méandres du Colorado depuis le haut de la côte (de ch’val).

Peut être que le paysage vous dit quelque chose, c’est là que la scène finale de Thelma et Louise a été tournée – scène supposée se déroulée dans le Grand Canyon. Mais si, c’est exactement là qu’à la toute fin du film les deux héroïnes précipitent leur … ( oh c’est bon, je vais pas raconter qu’à la fin elles se jettent dans le canyon en voiture … oups) . Après cet instant cinématographique, nous enchainons avec le vrai gros morceau de la journée :

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Canyonlands NP est très vaste, il s’articule autour des canyons formés par la Colorado River et la Green River. Les formations géologiques (canyon, arches, …) sont les intérêts premiers du parc. Les deux rivières forment une sorte de Y qui délimitent 3 districts :

  • The Maze (le labyrinthe) : une des zones les plus sauvages des USA, difficilement accessible et terrain de jeu des randonneurs expérimentés.
  • The Needles (les aiguilles) : l’espace le plus au sud du parc, accessible par 4×4, c’est un enchainement à perte de vue de horsts et de grabens ( moi aussi j’ai été cherché ce que ça voulait dire sur Wikipedia)
  • Island in the Sky (l’île dans le ciel): la partie la plus accessible du parc. C’est un immense plateau offrant de nombreux panorama, une route scénique et plusieurs randonnées accessibles à chacun.

Vous l’aurez compris, c’est là que nous allons passer notre journée. Arrêt remplissage de gourdes (je parle du récipient, pas de mes 3 accompagnatrices) au Visitor Center : il va faire chaud aujourd’hui, l’hydratation est primordiale puisque nous serons comme écrasé littéralement par la chaleur et toute les courtes randonnées nous paraitront bien difficiles. Quelques centaines de mètres plus loin, première vue à couper le souffle sur le Shaffer Canyon et son chemin de jeep à donner le vertige. Sur la gauche, on aperçoit Dead Horse Point sur les hauteurs. La route est vraiment impressionnante mais l’emprunter n’est pas encore au programme ( mais à suivre bientôt sur le blog !) .

Piste Shaffertigineuse !

Piste Shaffertigineuse !

Après un pic-nic rafraichissant de salade et comble du luxe, à l’ombre, nous commençons une petite randonnée de 2 miles vers le Grand View Point. Nous sommes là à la limite sud du plateau. Sur notre gauche, on aperçoit la vallée du Colorado et surtout le White Rim, un dépôt de sable blanc solidifié (vestige d’ancien fond marin) qui repose sur le grès rouge des falaises. L’imagination nous fait voir des sortes de champignon au chapeau blanc. Ici, les couleurs et les formes des rochers sont tout simplement démentielles. On lit dans le paysage comme un livre de géologie grandeur nature tant les différentes strates sont ici visibles. Amateur de cailloux, ceci est votre royaume.

Alerte couverture de Lucky Luke !

Alerte couverture de Lucky Luke !

J’ai du mal avec la mise au point, tu peux reculer d’un pas ?

J’ai du mal avec la mise au point, tu peux reculer d’un pas ?

Nous ne sommes plus alors que sur une étroite bande de terre ce qui nous permet d’embrasser sur notre droite la vallée de la Green River. Sans les White Rim, le paysage est moins spectaculaire mais il n’en perd pas de sa superbe. La rivière qui a modelé le terrain prend sa source dans le Wyoming voisin, est longue de plus de 1000 km et constitue l’affluent principal du Colorado. D’où l’on est, on ne distingue pratiquement pas les flots et c’est une immensité désertique et rocheuse que l’on retrouve devant nous.

Libérés, Délivrés, Désormais plus rien ne nous arrête !

Libérés, Délivrés, Désormais plus rien ne nous arrête !

La balade se termine au bout du chemin, ce qui admettons le, répond à une certain logique. Devant nous s’étend l’immensité du parc, la jonction entre les deux fleuves et les secteur des Needles et de The Maze. Pas grand-chose à ajouter devant ce panorama à 360 degré, si ce n’est que la photo met difficilement en valeur les différences de relief et de couleurs. Les quelques miles de la balade sont pour moi indispensables lors de la visite du parc.

Island in the sky with diamonds.

Island in the sky with diamonds.

Quelques minutes de route vers une nouvelle balade dans le secteur ouest d’Island in the Sky. Une petite marche nous emmène sur des collines de roche nue aux étranges formes arrondies. Ces formes ont dus inspirer les locaux puisqu’ils y voient un banc de baleines (whales rock) ! L’ascension nous permet d’avoir une vue partielle du Upheaval Dome , vaste cratère dont l’origine inconnue pourrait venir de l’effondrement d’un dôme salin ou d’une météorite, la vérité est ailleurs … Des randonnées permettent d’en faire le tour mais ce ne sera pas pour nous aujourd’hui.

Se sentir comme le Capitaine Nemo sur le dos de Moby-Dick.

Se sentir comme le Capitaine Nemo sur le dos de Moby-Dick.

Dernière étape de la journée la courte marche vers la Mesa Arch. Et oui, il n’y a pas qu’à Arches NP que ces étranges formations ont été plantées. Celle-ci est un peu spéciale puisque sous la roche, elle nous offre une super vue sur le canyon du Colorado. Il parait que les levers de soleil sont magnifiques ici, on laissera aux amateurs le soin de le vérifier.

Hélène aurait pu prévenir tout le monde qu’il fallait prendre la pause …

Hélène aurait pu prévenir tout le monde qu’il fallait prendre la pause …

La vue est ARCHibelle …

La vue est ARCHibelle …

S’en est finit pour la découverte presque superficiel de Canyonlands tant la zone de jeu semble vaste à explorer. Pour une des premières fois depuis le début du voyage, nous rentrons au campement sans risque d’orage et à une heure convenable. On a va pouvoir en profiter pour faire un beau barbecue dans le pit fire prévu à cet effet. VIANDE … HOMME … FEU … BÂTON … GRAOUF. Mon subconscient néandertalien est aux anges : ce soir c’est mon soir ! Au menu, brochette de poulet au paprika ,légumes fumés et bien sur les incontournables chamalows grillés. Bon appétit !

Une réflexion sur “En descendant le Colorado : Canyonlands NP

  1. Pour ceux qui connaissent bien Floran, vous aurez remarqué qu’il n’hésite plus à se mettre dans des positions d’équilibre précaires … et ce n’est que le début !

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