Dimanche 15 mars 2015
Une nuit des plus agréables à Denver et une jolie vue sur les rocheuses enneigées depuis le balcon de notre logement. Malgré cela, nous ne nous attardons pas trop longtemps et filons trouver un restaurant pour un brunch dominical. Notre choix se porte sur le vénérable Avenue Grill au croisement de Washington Street et de la 17th. Pour ceux qui l’ignore, le brunch est une sorte de repas combinant des éléments du petit déjeuner (aliments sucrées, boisson) et du déjeuner (tartes, quiches, salades, œufs). Il se prend généralement en fin de matinée ou début d’après midi.
Dans notre cas, nous choisissons deux grands verres d’oranges pressées, des News Orleans Beignets (sortes de bugnes arrosées de coulis de myrtilles), des œufs à la florentine (œufs pochés à la sauce hollandaise sur un lit de bacon et d’épinards) et à la bénédictine (œufs pochés sur une tartine composé de bacon canadien et d’un demi muffin anglais) et 2 salades de fruits pour avoir quand même un peu l’impression de manger équilibré ! MIAM.
En sortant, nous avons plus envie de faire la sieste qu’autre chose mais ne disposant pas d’un lit sous la main, nous entamons un nouveau circuit dans la ville. Nous sommes un peu éloignés des buildings de Lodo ce qui nous permet de jolis panoramas urbains.
Les rues sont calmes, les belles demeures du quartier de North Capitol Hill bordent de larges routes ornées de nombreux arbres. On croise successivement les principaux lieux de cultes des trois grandes religions monothéistes avec une mosquée, un temple et la cathédrale de l’Immaculée conception. Ces édifices présentent peu d’intérêt touristique.
Enfin, nous découvrons le fameux capitole de l’état du Colorado et son dôme dorée, réplique en miniature de celui de Washington. Edifice dont la construction a débuté en 1885 (comme tout le monde), il est le siège du sénat et des représentants de l’état du Colorado. 60 kilos de feuilles d’or tapissent son dôme et rappellent que le développement de l’état est intimement lié à la ruée vers le métal précieux.
Nous contournons le bâtiment pour découvrir une large esplanade avec un obélisque et l’hôtel de ville dans l’axe du capitole. Malheureusement pour nous, en cette fin d’hiver, peu de fleurs pour égayer une perspective qui vaut néanmoins le détour.
A mi-chemin entre les deux grands édifices, nous bifurquons vers le sud. De gigantesques sculptures d’art contemporain nous confirme le fait que nous nous dirigeons bien vers le musée d’art de Denver.
Le musée d’art est composé de deux batiments principaux reliés par une passerelle. Le North Building (1971) est le plus ancien. Sombre, il ressemble vaguement à une forteresse avec des meurtrières qui donnent à chaque fois une vue différente et intéressante sur la ville ou les montagnes. C’est là que sont entreposées les collections permanentes historiques.
Le Hamilton Building date quand à lui de 2006 et est l’œuvre de l’architecte américano-polonais Daniel Libeskind. Il ressemble vaguement à un vaisseau tout droit sorti de Star wars et abrite les expositions temporaires et les œuvres modernes.
Les collections sont très éclectiques mais concernent principalement le nouveau monde. On retrouve de grandes salles consacrées au Western Americain Art qui s’intéresse aux paysages de l’Ouest, aux métiers de ses régions et aux peuplades autochtones. Le musée fait également la part belle aux objets et sculptures amérindiennes de la totalité du continent américain : totems, vêtements chamarrés ou authentiques coiffes de plumes . L’Europe n’est pas un reste puisqu’on retrouve pas mal de tableau plus classique pour nous regroupés par thème (natures mortes, portraits, scènes religieuses ou de la vie quotidienne, paysage …) avec des styles allant de la Renaissance aux impressionnisme. Enfin, nous avons apprécié une jolie salle consacré à l’art colonial hispaniques. Collection très complète et muséographie agréable. En plus, notre prof de conversation anglaise, Cheryl, nous a offert des entrées gratuites ! Merci !
Nous avons particulièrement été séduit par les petits ateliers thématiques s’appuyant sur les ouvres à destination des petits et de ceux qui ont gardés une âme d’enfant. A coté d’un tableau infernal et fantasmagorique représentatif de Hyéronimus Bosch, on trouve un atelier de fabrication de marionnettes monstrueuses et un théâtre pour leur donner vie représentant la toile en question.
Ou alors des tableaux métalliques permettant avec des aimants représentant des fruits, des pièces métalliques ou des poissons de reconstituer des tableaux en 3D à la manière des portraits d’Arcimboldo.
Ces activités se situent dans des sortes de petits salons en bois où des tableaux côtoient des livres à consulter sur les arts ou l’histoire. On peut même se glisser dans la peau des protagonistes des tableux du Western Art. Pour les plus grands, la visite est également égaiée par des ateliers de peinture ou de couture à la manière des œuvres amérindiennes présentées. Bref, le musée est un réel lieu de découvertes pour tous et c’est un plaisir de le visiter.
Nous ressortons après deux grosses heures de visite du musée en ayant volontairement omis quelques salles (arts asiatiques, océaniques, photographiques ou contemporains) et les expositions temporaires (dont une sur Joan Miro qui a l’air très complète) pour une prochaine visite. La sortie du musée nous donne l’occasion de traverser le Civic Center Park.
Une statut très aérienne d’un dresseur de broncos (furieux cheval sauvage) trône au centre des pelouses. Le Routard nous apprend que le modèle de la statue a été emprisonné pour meurtre avant l’achèvement de l’œuvre et qu’il a eu droit à une libération spéciale pour la terminer. Autre temps, autres mœurs …
Quoi qu’il en soit, le cow boy accomplit son office face à l’obélisque, au capitole et dans le lointain aux tours de la cathédrale de Denver.
Nos pas nous ramènent lentement vers la gare pour le bus du retour. En passant devant le palais des congrès de la cité reines des plaines, nous effectuons une dangereuse rencontre avec un plantigrade bleu géant.
Nous traînons quelques temps sous une grande verrière entre les batiments modernes des théâtres, ballets, opéras et autres music hall de Denver en essayant de voir si des spectacles sont intéressants. Rien pour le moment mais l’ensemble est plutôt harmonieux.
Fatigués, nous décidons de garder pour une autre fois les jardins derrière Union Station qui offrent parait-il de belles vues sur le centre ville. Au détour d’une terrasse, un panorama mariant briques rouges et cimes blanches vient finalement récompenser et clôturer notre balade.
Nous parvenons sans mal à occuper nos dernières minutes dans le centre ville en attendant le bus du retour.
PS : on l’a enfin trouvé :